oeuvre en cours de production
Dilemme de couleur
Comme vous l'avez peut être remarqué, le bleu est la couleur dominante dans mes toiles. Mais pas n'importe quel bleu, précisément le bleu indigo.
Ne me demandez pas pourquoi celui-là. C'est quelque chose qu'il m’est impossible de définir, y mettre des mots serait même absurde.
Bref, le bleu indigo me donne des couleurs de vert ou de violet qui font de l’œuvre une harmonie parfaite. Malheureusement un tube n'est pas infini, et mercredi dernier me voilà à court.
Zut… !! Ce n'est vraiment pas le moment, moi qui suis en pleine préparation pour l'exposition de la Nouvelle Donne qui sera du 15 février au 3 mars.
Me voilà partie au magasin le plus prés de chez moi, et mauvais coup de bol…. l'indigo de ma marque préférée est en rupture de stock. Cela n’est pas grave, il y a d'autres marques.
Alors au lieu de prendre du Sennelier indigo me voilà avec le Rembrandt. Je rentre et me remet au boulot…. je suis à la bourre, à la bourre…. !!!!
Catastrophe.. !!!! Voilà que l’indigo de Rembrandt n'est pas le même que l’indigo de Sennelier. Horreur… !!!! D’une j'ai foiré ma toile et de deux il faut que je retourne dans un autre magasin pour retrouver ma marque préférée. Comment perdre du temps !!!
Les industries qui font l’indigo aujourd'hui, n’utilisent plus la méthode traditionnelle qui est d'extrait le bleu d'un arbuste au feuillage découpé qui vit dans les régions chaudes d’Afrique. C'est tellement coûteux que les industries produisent une synthèse de l'indigo. Celle-ci produit une variable et de ce faite l'indigo peut avoir plusieurs nuances. Sauf que sur une toile quand vous peignez ce changement de variable devient visible à l’œil et peut altérer l’œuvre. Logiquement la couleur devrait être la même sauf que d'une marque à l'autre la nuance change. Le Rembrandt tire plus sur le gris. Le Sennelier lui tire plus sur un bleu d'eau profonde comme doit être l'indigo (à mon humble avis). Tout les deux sont nommés de la même manière. Alors si vous êtes comme moi et que la couleur est aussi importante que le contenu de l’œuvre, faites attention et choisissez la bonne marque suivant vos envies !!!
Escaliérise
Gaicomo BALLA a peint une toile intitulé " l'escalier des au-revoir". Sur la toile, on peut voir trois femmes descendant les escaliers en colimaçon. Le cadrage en plongée et la disposition des personnages suggère un adieu. Un trou noir profond au centre de la toile représente un gouffre. Si on associe le tout au sourire des trois femmes on peut effectivement dire que l'œuvre impose une étrangeté comme si "le sol s'ouvrait sous leur pas".
Au regard de l'œuvre présente au dessus, la représentation est-elle le future de l'œuvre de Balla? Comment finirons-nous le jour où le sol ne s'ouvrira plus sous nos pas. Cette figuration où le temps serait passé, où il ne peut y avoir que des ruines offrant que la représentation d'un événement passé, un impacte spatio-temporel. Le gouffre n'existe plus par le point de vue qu'offre cette toile. En effet, le point de vue actuel est fixe. Il suggère la fin, peut être celui d'un adieu, d'un cauchemar. L'idée de mystère comme dans la toile de Balla reste présent. Il n'y aucune moyen de savoir où mène ces escaliers, mais voulons nous réellement le savoir alors qu'il suffit de regarder vers où ça la mener: à la destruction.
Emergence d'un présent presque absent texte
La peinture existe en ce délicat équilibre entre d'un côté quelque chose de la matière (palpable) et de l'autre quelque chose d'idéal (reflet spirituel). Cette double appartenance fait de la peinture un médiateur entre l'art de l'espace et l'art du temps. En cela, la toile est composée en 2 étapes. La première est le lieu (espace) ; la deuxième correspond aux personnages fluctuants (le temps) Le choix du lieu se fait par l'inspiration de mes photos, (vous pouvez trouver le lien sur mes contacts).
Ces lieux ont une existence éphémère et instable mais ils perdurent dans le temps. Il se modifient constamment. Ce que j'aime dans la peinture c'est de pouvoir figer ce temps. J'arrête ce dernier dans un temps donné. Je fixe un passage dans la vie de ce lieu. Et je le fait exister par les personnages qui sont la deuxième étape de l'œuvre. Ce sont des corps à moitié présent, ils sont le passé du temps, il rende l'espace réel, existant. Je stabilise un lieu apriori instable. J'inséré du transitoire dans un endroit permanent. Ces corps perturbent cet espace calme et vide. Il se crée comme un impact spatio-temporel. Le temps ne peut se vivre sans espace et c'est le temps qui rend vivant l'espace même.
C'est un impact perpétuel. Les corps sont des mirages, errants à la fois inexistants et présents. Ils amènent une force au lieu. Ils se complètent et se font vivre. Le flou des corps intervient comme un commencement ou un souvenir. Ils peuvent être une marque du passé ou un arrêt sur le présent. Cette incertitude amène le spectateur à chercher, à se questionner sur cette errance. Sur notre errance dans le monde. Sur nos passages, notre effacement. On cherche à connaitre l'histoire du lieu, des gens.
C'est une émergence d'un présent presque absente.
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